Nos propositions pour accélérer la transition énergétique

France Renouvelables

France Renouvelables constate, dans le prolongement des travaux de RTE, que les orientations de la Stratégie Française Énergie-Climat (SFEC) et des objectifs de la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie (PPE) doivent être assortis de mesures d’accompagnement indispensables pour sécuriser les rythmes annuels de déploiement, de raccordement, de mise en production ainsi que les retombées industrielles attendues.

La France en retard

Nonobstant l’adoption de la loi relative à l’accélération de la production d’énergies renouvelables du 10 mars 2023 et la mobilisation ministérielle volontariste des administrations territoriales de l’Etat, les résultats de la France en matière d’énergies renouvelables électriques restent en-deçà des objectifs fixés lors de la PPE adoptée en mars 2020 toujours en vigueur, mais également loin de l’objectif européen que la France s’est fixée. En effet, la part des énergies renouvelables (thermiques et électriques) dans la consommation finale d’énergie n’atteint que 20,7% en 2022 alors qu’elle doit correspondre à 30% de son mix énergétique en 2030

  • Pour le photovoltaïque : au premier semestre 2023 la puissance installée du parc solaire installée atteint 17,5 GWc pour un point de passage prévu par la PPE à 18,9 GWc.

  • Pour l’éolien terrestre : mi-2023 la puissance éolienne totale installée est de 21,6 GW pour un objectif PPE à fin 2023 de 23,2 GW.

  • Pour l’éolien en mer : la mise en service du parc de Saint -Nazaire (480 MW) sera complétée par les parcs de Saint-Brieuc et Fécamp fin d’année 2023/début 2024 pour un total de 1,5 GW pour un objectif PPE de 2 GW.

Les propositions chiffrées de France renouvelables pour rendre à la France la maîtrise de son destin énergétique

300 TWh
de production d'EnR en 2035
18 GW
d'éolien en mer en 2035
45 GW
d'éolien terrestre en 2035
100 GWc
de solaire photovoltaïque en 2035
7 GW
de stockage par batteries en 2030

Construire une trajectoire sans regret

Les objectifs de nouveaux projets d’éolien terrestre doivent être compris dans une fourchette de 1,5 à 1,9 GW par an, avec l’objectif d’une répartition équilibrée entre les territoires. Pour les atteindre, il est absolument indispensable d’accélérer la délivrance des autorisations et ainsi de raccourcir les temps de développement, dans l’esprit de la loi d’accélération des EnR. A cela doivent s’ajouter les volumes de repowering qui doivent au final permettre d’atteindre un rythme annuel compris entre 2 et 2,5 GW par an.

Les objectifs pour l’éolien en mer doivent respecter les volumes et le calendrier établis dans le cadre du pacte éolien en mer, ce qui correspond à 18 GW d’éolien en mer raccordé d’ici 2035. Pour les atteindre, il faudra absolument tenir le calendrier du débat public offshore ainsi que le calendrier de lancement et d’annonce des résultats du macro appel d’offre de 10 GW, dont les résultats doivent être annoncés d’ici fin 2025.

Les objectifs pour le solaire photovoltaïque correspondent au moins à un rythme de 5,5 GWc par an, en visant 7 GWc par an, l’enjeu étant une répartition équilibrée entre centrales au sol (65 %), grandes toitures (25 %) et résidentiel (10 %), en tenant compte notamment des coûts de chacun afin de conserver un coût au MWh à l’échelle du système électrique, particulièrement compétitif.

Assurer la décarbonation de notre économie, la maîtrise des prix, la protection du consommateur et la compétitivité de nos entreprises

Alors que les énergies fossiles représentent toujours plus de 60% de notre consommation d’énergie et ont coûté 116 milliards d’euros d’importation en 2022, alors que la question de la souveraineté se pose dans chacun des secteurs stratégiques de notre pays, la France doit apporter une réponse lucide en matière de politique énergétique

Ce retard des énergies renouvelables électriques en France peut être rattrapé dans le cadre de la nouvelle SFEC/PPE. Il est impératif que l’amélioration des conditions de mise en œuvre soit effectif, notamment en raccourcissant le temps de développement des projets d’EnR électriques qui, en France, est presque deux fois plus long que la moyenne européenne. Mais aussi en fluidifiant le processus de permitting dans ses différentes composantes (respect des délais d’instruction, optimisation des demandes de complément d’information, fast track pour le repowering et les porter à connaissance, expérimentation de la digitalisation du process d’instruction…).

Cette question du permitting est en France et en Europe l’enjeu majeur pour nous mettre sur la trajectoire du Fit for 55 et donner un signal clair à l’ensemble de la chaine de valeur des ENR électriques : des investisseurs aux industriels de l’éolien terrestre, du photovoltaïque et de l’éolien en mer qui font le pari de l’Europe et de la France.