Enjeux et perspectives

Homme libre, toujours tu chériras la mer!

Charles Baudelaire
 

Afin d’accélérer le développement de l’éolien en mer tout en maximisant ses retombées positives en termes de création d’emplois et de valeur ajoutée sur le territoire, l’Etat et la filière éolienne ont signé un  « Pacte pour l’éolien en mer », qui détermine une trajectoire de développement à moyen et long termes. 

Un potentiel à exploiter

 

Le potentiel technique théorique estimé en France pour l’éolien en mer est de :

  • 80 GW répartis sur une superficie de 10 000 km2 pour l’éolien posé
  • 140 GW répartis sur une superficie de 25 000 km2 pour l’éolien flottant, moins dépendant de la bathymétrie et de la distance à la côte

Une opportunité industrielle à saisir pour la France

 

Dans un secteur en plein envol, la France suit un rythme de développement de l’éolien en mer plus lent comparé à ses voisins européens, avec seulement 3643 MW attribués. France Énergie Éolienne, qui représente l’ensemble des « consortia » actuellement concernés par l’éolien en mer, est au centre du débat et souhaite faire de la France un des grands acteurs de l’éolien maritime, outil énergétique majeur dans la lutte contre le changement climatique. Pour ce faire, il est nécessaire que des objectifs plus ambitieux soient fixés en France.

Au regard des gisements et en tenant compte des capacités déjà attribuées dans le cadre des AO éoliens en mer posé 1, 2 et 3 (3530 MW cumulés) et de l’appel à projets fermes pilotes éoliennes flottantes (96 MW), soit au total près de 3512 MW déjà attribués, les adhérents de FEE suggèrent d’adopter un rythme annuel de développement d’éolien en mer (posé et flottant) d’environ 2GW par an selon les procédures administratives et d’appel d’offres en place pour atteindre 10 GW en service en 2028.

Pour rattraper la trajectoire de développement de l’éolien en mer projetée par au moins 5 des 6 scénarios de RTE, les objectifs de la seconde période de la PPE (2024-2028) et de la loi Energie-Climat doivent être rehaussés pour passer à 2 GW attribués chaque année jusqu’en 2028 puis à 2,5 GW par an jusqu’en 2050. Cette trajectoire est tout à fait réaliste considérant le rythme de développement prévu par nos voisins européens, compris entre 2 GW et 3 GW par an d’éolien en mer.

Au-delà de la production d’électricité significative pouvant résulter de la mise en service des parcs éoliens en mer, permettant d’atteindre les objectifs de transition énergétique, la proposition de FEE se justifie par :

  • Des retombées socio-économiques conséquentes pour les territoires (pour l’éolien en mer posé, et d’une façon accrue pour l’éolien en mer flottant du fait du positionnement de plusieurs acteurs français pionniers sur le marché). Plus de 10 000 emplois locaux sont attendus des plans industriels liés aux AO 1 et 2. L’Observatoire des énergies de la mer 2022 (Cluster maritime français) recense à la fin 2021 plus de 6500 ETP en France dans les EMR, ce chiffre devrait être porté à 20 000 emplois d’ici 2035.

 

  • Une baisse des coûts très forte de l’éolien en mer en Europe, rendant cette énergie compétitive (moindre impact budgétaire). L’ADEME a indiqué dans une étude récente(1) (septembre 2017), que la France pouvait tabler sur des fourchettes de prix prometteuses dans un futur proche.

Seule une planification précise et anticipée, pilotée par l’État en associant l’ensemble des acteurs du monde maritime, permettra un déploiement ambitieux de l’éolien en mer. L’installation de 50 GW d’éolien en mer au large des côtes métropolitaines ne représenterait qu’une occupation de 2,8 % de l’espace, occupé à usage non exclusif.

(1) Caractérisation des innovations technologiques du secteur de l’éolien et maturités des filières, BVG Associates pour l’ADEME, septembre 2017, p. 2

Les objectifs du pacte pour l’éolien en mer

 

  • Viser un volume minimal d’attribution d’appels d’offres de 2 GW/an pour l’éolien en mer dès 2025 ;
  • Dans cette dynamique, fixer l’objectif de 20 GW attribués en 2030 pour atteindre une capacité de 18 GW en service 
en 2035 et de 40 GW en 2050 ;
  • Pour l’élaboration de la PPE, réaliser des travaux de planification pour permettre l’atteinte de ces objectifs.

Cette confirmation de l’engagement de l’Etat pour un développement ambitieux de l’éolien en mer conduit la filière à prendre les engagements suivants :

  • Viser un quadruplement du nombre d’emplois de la filière pour occuper, d’ici 2035, au moins 20 000 emplois (directs et indirects) sur le territoire ;
  •  Engager plus de 40 milliards d’euros d’investissements pour la réalisation des projets, au cours des 15 prochaines années.
  • D’ici à 2035, atteindre un contenu local à hauteur de 50 % de l’ensemble des coûts du projet, au moment de sa mise en service, pour chacun des projets éoliens en mer ;
  • Mettre en œuvre des projets exemplaires en matière d’intégration à l’environnement, humain comme naturel, dans lesquels ils s’insèrent.

Ces engagements forts et chiffrés témoignent de la réalité énergétique et industrielle majeure que représente l’éolien en mer en France. Afin d’enclencher les investissements indiqués et générer les emplois visés sur l’ensemble de la chaine de valeur, il est impératif de pouvoir s’appuyer sur une trajectoire ambitieuse d’attribution de nouveaux appels d’offres, alors que la filière s’ancre solidement en France, avec plus d’un tiers des capacités européennes de production d’éoliennes en mer sur le territoire national. Fin 2020, plus de 5 000 emplois avaient déjà été créés dans l’éolien en mer (Observatoire des énergies de la mer 2021) et 4 implantations industrielles de premier plan sont présentes sur le territoire, à Montoir de Bretagne, Saint-Nazaire, Cherbourg et Le Havre.

La prochaine période de la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) 2024-2028 sera donc essentielle pour créer cet effet d’entrainement afin d’attribuer les 11 GW supplémentaires permettant, aux côtés des projets déjà planifiés, d’atteindre l’objectif de mise en service fixé à 2035. Cette accélération des ambitions de l’Etat sur l’éolien en mer devra aussi s’accompagner du renforcement de ses moyens humains et de pilotage sur l’ensemble des phases des projets.

18

GW d’éolien en mer en service en 2028 (objectifs FEE)

3 530

MW d’éolien posé attribués

113

MW d’éolien flottant attribués (fermes pilotes)

50

GW d’éolien en mer d’ici 2050 (objectif FEE)

Zones d’éolien offshore

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