La réglementation actuelle autorise l’abandon des déchets éoliens dans les sols, néglige la hiérarchie de leurs modes de traitement et n’impose aucune garantie financière crédible en matière de remise en état des sites.

Éolien : démontage, recyclage et terres rares

En France des règles et procédures encadrent  le démantèlement d’installations éoliennes. Aujourd’hui plus de 90% d’une éolienne est recyclable. En France, 90% des éoliennes ne contiennent aucune terres rares.

Attention aux fausses informations !

 

Comment se passe le démontage et le recyclage d’une éolienne et qui en supporte les coûts ?

L’opération de démontage des installations éoliennes est strictement encadrée par la loi* et comprend l’ensemble du processus de recyclage des installations et est à la charge de l’exploitant. 

– Le démontage des installations de production d’électricité, des postes de livraison ainsi que les câbles dans un rayon de dix mètres autour des éoliennes et des postes de livraison doit être effectué. 

– Les fondations doivent être excavées dans leur totalité « jusqu’à la base de leur semelle, à l’exception des éventuels pieux » et remplacées par des terres de caractéristiques comparables aux terres en place à proximité de l’installation.

– Le décaissement des aires de grutage et des chemins d’accès doit être comblé par des terres de caractéristiques comparables aux terres à proximité de l’installation 

– « Les déchets de démolition et de démantèlement sont réutilisés, recyclés, valorisés, ou, à défaut, éliminés dans les filières dûment autorisées à cet effet ». Des objectifs croissants sont fixés : au minimum 90 % de la masse totale des éoliennes devront être démantelés, fondations incluses, ou 85 % lorsque l’excavation des fondations fait l’objet d’une dérogation, et elles doivent être réutilisés ou recyclés au 1er juillet 2022, ainsi qu’au minimum 35 % de la masse des rotors.

Les éoliennes sont des installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE), ce qui nécessite que la question du démontage soit totalement anticipée en prenant en compte l’avis du maire de la commune d’implantation et du propriétaire du terrain. En cas de défaillance de l’exploitant, ce qui n’est jamais arrivé en France , les opérations de remise en l’état du site sont assurées par des garanties financières préalables à la mise en activité d’une installation et fixées à 50 000€ par éolienne de 2MW et 10 000€ par MW supplémentaires**. (couvre les couts compris entre 50K et 80K en fonction des spécificités : le montant des garanties financières est réactualisé chaque année par l’exploitant). Aujourd’hui 90 % minimum d’une éolienne est aujourd’hui valorisable en fin de vie ce qui permet à l’exploitant un retour sur investissement pour les matériaux utilisés.

Les modalités de constitution sont définies dans le code de l’environnement, et imposent à l’exploitant de présenter un engagement écrit d’un établissement de crédit, entreprise d’assurance ou société de caution mutuelle, ou d’effectuer une consignation auprès de la Caisse des Dépôts et consignations.

* Article R. 553-6 du code de l’environnement (arrêté du 26 août 2011, modifié le 06.11.2014)Arrêté du 30 juin 2020

** Les premiers démontages réalisés confirment que ce montant correspond aux coûts réels de déconstruction d’une éolienne

 

L’éolien une énergie pensée pour être recyclée : comment sont recyclées les éoliennes ?

Le traitement et le recyclage des éoliennes est prévu par la directive-cadre sur les déchets de 2008, transposée par la loi sur l’économie circulaire, dans le Code de l’Environnement. Les matériaux sont traités selon le principe clef de la hiérarchie des déchets, qui vise l’allongement de la durée de vie des installations en place et l’optimisation des matériaux employés pour les pales. Lorsque les éoliennes ne peuvent pas à être réutilisées, la priorité va au recyclage. Les métaux (acier, cuivre, fonte, aluminium) sont entièrement recyclés, et les matériaux composites sont pris en charge par des filières spécialisées dans le cadre d’une valorisation thermique ou énergétique.

• Il n’est en aucun cas possible de mettre en décharge les pales des éoliennes dans un pays de l’UE.
• Il n’est en aucun cas possible d’abandonner des éoliennes sur le territoire français.

Oui, les éoliennes sont très largement recyclables et recyclées !

Aujourd’hui, environ 90% d’une éolienne est recyclable, et ses différentes composantes sont prises en charge par des filières de revalorisation. Plusieurs projets de R&D sont d’ailleurs en cours pour améliorer encore davantage la recyclabilité de certaines parties, comme les pales (2% du poids total de l’éolienne) qui sont actuellement valorisées de façon thermique ou broyées pour servir à la fabrication de ciment. Les projets de recherche se tournent du côté des matières innovantes pour remplacer la composition actuelle par un matériau composite durable comme les thermoplastiques qui peuvent être refondus après usage.

Dans ce cadre  le projet ZEBRA (Zero wastE Blade ReseArch – Recherche sur les pales zéro déchet), piloté par l’IRT Jules Verne, rassemble ainsi acteurs industriels et centres de recherche (Arkema, Canoe, Engie, LM Wind Power, Owens Corning, Suez).

Il vise à démontrer la faisabilité technico-économique et environnementale de pales d’éoliennes en thermoplastique, dans une approche d’éco-conception afin de faciliter le recyclage. Le projet, qui a été lancé pour une période de 42 mois, bénéficie d’un budget global de 18,5 millions d’euros.

À partir du 1er janvier 2024, tout parc en fin d’exploitation devra respecter les objectifs suivants : 95 % de la masse totale, toute ou partie des fondations incluses, devra être réutilisable ou recyclable. La masse des rotors réutilisable ou recyclable devra être de 45 % pour les parcs autorisés après le 1er janvier 2023 et de 55 % après le 1er janvier 2025. « Les déchets non dangereux et non souillés par des produits toxiques ou polluants doivent être récupérés, valorisés ou éliminés dans des installations autorisées » *

L’objectif de la filière éolienne est sans ambiguïté, atteindre les 100% de recyclage des éoliennes le plus rapidement possible.

* Arrêté du 22 juin 2020 

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d’une éolienne est recyclable

Qu’en est-il de l’utilisation et du recyclage des terres rares ?

Aujourd’hui, 90% des éoliennes en France ne contiennent aucune terres rares. La R&D travaille pour diminuer voire supprimer totalement l’utilisation des terres rares dans l’éolien en cherchant des composants alternatifs aux propriétés similaires, comme la ferrite.

A l’heure actuelle, seules les machines utilisant les aimants permanents contiennent des terres rares ce qui représente un peu moins de 10% du parc Français. Dans le cas d’un démontage, ces terres rares (APTR) sont intégralement récupérées et non broyées pour être ensuite recyclées et surtout réutilisées: les APTR peuvent être réutilisé dans le secteur de l’industrie automobile et des méthodes de recyclage par décrépitation à l’hydrogène sont également très prometteuses d’un point de vue environnemental. La durée de vie relativement longue des éoliennes laisse penser que d’ici 2030 où des volumes conséquents seront à recycler, ces méthodes seront appliquées au niveau industriel.

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des éoliennes en France ne contiennent aucune terres rares.

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