Les éoliennes, les radars et les ondes
Les perturbations hertziennes
La réflexion et la diffraction des ondes électromagnétiques sur les pales des éoliennes peut générer une perturbation des ondes hertziennes (radio, télévision, antennes de relais de téléphonie mobile, etc.). Ce phénomène a fait l’objet de nombreuses études dans plusieurs pays. En France, dès 2002, l’Agence nationale des fréquences (ANFR) a identifié ce phénomène de perturbation, qui concerne surtout l’implantation d’éoliennes dans les zones dégagées.
Les études préalables à l’implantation de parcs éoliens prennent en compte l’ensemble des servitudes radioélectriques, par une consultation des organismes concernés (ANFR, Télédiffusion de France). Les zones de servitudes radioélectriques, établies par décret, fixent une limitation de la hauteur des obstacles dans des zones établies autour des centres d’émission ou de réception et sur le parcours des faisceaux hertziens.
Le plus souvent, une modification de l’implantation des éoliennes permet d’éviter les perturbations. Si l’implantation alternative est difficile à mettre en œuvre, le développeur éolien devra installer un réémetteur ou un mode alternatif de réception de la télévision, comme le satellite. En cas de plainte des riverains, le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) est consulté et réalise une expertise pour proposer des solutions alternatives.
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des cas environ sont réglés à l’amiable avec l’installation d’un réémetteur par le développeur éolien.
Balisage et navigation aérienne
Toutes les éoliennes sont dotées d’un balisage lumineux d’obstacle pour signaler leur présence. Ce balisage diffère de jour et de nuit. De nuit, le feu est rouge, afin de limiter l’impact pour les riverains.
Eoliennes et radars
Les radars météorologiques et de navigation aérienne sont sensibles à la présence d’ouvrages de grande hauteur dans leur zone de surveillance. Dans le cas des éoliennes, il peut s’agir d’un effet de désensibilisation, d’une réflexion des signaux radars par les surfaces fixes ou de faux échos par réflexion sur les parties mobiles.
Les opérateurs radars sont consultés sur tout projet de développement éolien
L’ANFR a publié plusieurs études récentes sur les effets constatés de la présence d’éoliennes sur le fonctionnement des radars. Ces rapports préconisent l’instauration de zones d’exclusion (le plus souvent de 5 kilomètres) et de zones de coordination (entre 5 et 30 kilomètres).
Lorsqu’un projet de parc se trouve dans une zone dite « de coordination », une concertation doit avoir lieu entre les développeurs éoliens, les opérateurs radars concernés et les services de l’État en charge de l’instruction des dossiers éoliens. Ces phases de dialogue peuvent aboutir à une modification de l’implantation des éoliennes afin de diminuer la gêne pour les radars. La concertation, conduite projet par projet avec les autorités compétentes, laisse espérer la mise en place de mesures harmonisées et pertinentes dans les années à venir.
Un projet de guide présente une méthodologie à l’échelle européenne visant à déterminer si les éoliennes, en fonction de leur implantation, ont un impact acceptable sur les performances des radars. Intitulé « Guidelines on How to Assess the Potential Impact of Wind Turbines on Surveillance Sensors », il est réalisé sous la conduite d’Eurocontrol, organisme européen dédié à l’harmonisation des règles de gestion de la circulation aérienne.