Observatoire de l’éolien : une année 2019 exemplaire pour la filière mais des défis à venir qui nécessitent des décisions politiques fortes et immédiates
2019, année charnière pour l’énergie éolienne
1 336 MW supplémentaires ont été installés en France durant l’année 2019, pour atteindre une puissance raccordée totale de 16 600 MW (+ 8,75%), soit l’équivalent des besoins en électricité de plus de 7 millions de foyers français chaque année
La production annuelle cumulée de l’énergie éolienne a augmentée de 22,7% en un an (34,1 TWh contre 27,8 TWh en 2018). Ces performances confortent l’éolien dans sa deuxième place des énergies renouvelables en France en terme de production.
Corolaires à ces performances, les créations d’emplois ont fortement augmenté en 2019 : au 31 décembre 2019, la filière comptait plus de 20 200 emplois et a créé 2 000 nouveaux emplois en un an (soit une croissance de 11% par rapport à l’an passé).
L’éolien, une industrie française responsable
Nicolas Wolff, président de France Energie Eolienne analyse : « Peu de filières peuvent évoquer une croissance à deux chiffres de créations nettes d’emplois. Et pourtant, ce n’est que le début : d’ici 2028, l’éolien, terrestre et en mer confondus, devrait générer près de 50 000 emplois en France. La filière est le 1er employeur dans le secteur des énergies renouvelables à l’échelle nationale, et concentre 41% des emplois dédiés aux ENR. »
La filière éolienne contribue à la réindustrialisation de la France, grâce à des expertises pointues dans la fabrication de composants.
La valeur ajoutée économique des acteurs de l’éolien va ainsi dynamiser le tissu industriel de vastes bassins d’emplois, en Bretagne, en Normandie et dans les Hauts-de-France, notamment grâce à la concrétisation des projets de parcs éoliens en mer qui verront le jour entre 2022 et 2024.
Dans un esprit de responsabilité, la filière a été force de propositions afin d’anticiper les évolutions et de toujours améliorer son développement dans ses territoires d’accueil. Une réduction drastique de l’empreinte des parcs éoliens sur l’environnement est permise grâce aux mesures en matière de recyclage des installations, d’excavation totale des fondations et bientôt de balisage.
Pas de transition sans volonté politique
Les pouvoirs publics ont confirmé qu’ils comptaient sur le développement soutenu de l’éolien dans les années à venir. La PPE 2023-2028 prévoit de multiplier par 2,5 les capacités de production éoliennes d’ici 2028. Ces objectifs donnent un cap qui ne sera respecté que si certains freins structurels sont levés.
Nicolas Wolff, président de France Energie Eolienne commente : « La filière éolienne a été exemplaire durant la première partie de cette année très compliquée et a su montrer sa capacité de résilience en assurant la continuité de sa production démontrant ainsi son rôle essentiel pour la sécurité d’approvisionnement de notre pays. Maintenant nous devons collectivement nous tourner vers l’atteinte des objectifs PPE et l’harmonisation du développement de l’éolien sur notre territoire. Ces deux enjeux ont un dénominateur commun, la libération d’espace de développement. Aujourd’hui 47% du territoire national est interdit à l’éolien. L’urgence est donc à la cohérence entre objectif et moyens mis en œuvre pour les atteindre. »
Pour atteindre les objectifs que la France s’est fixée, nous attendons du gouvernement la mise en cohérence des objectifs de la PPE avec les problématiques de libération d’espaces. Ce travail interministériel est impératif pour permettre un développement harmonieux et équilibré de l’éolien dans notre pays.