« Maintenir le cap » de la transition énergétique

30 avril 2020

À l’heure ou la France et le monde se prépare à l’après crise sanitaire, de nombreuses voix s’élèvent pour appeler à penser l’avenir au regard des enjeux de la transition énergétique et écologique. Penser le monde d’après, tel est un des enjeux de cette période : société civile, ONG, scientifiques, recommandent de réorienter les décisions politiques et budgétaires pour s’engager fermement sur le chemin de la transition et faire en sorte que le monde d’après ne soit pas la copie du monde d’avant.

Penser l’après crise : l’émergence des plans de relance écologique

Une tribune a été initiée le 9 avril par le président de la commission de l’Environnement, l’eurodéputé Pascal Canfin, afin de créer « une alliance mondiale de décideurs politiques, de chefs d’entreprise, de think thanks, d’ONG […] pour soutenir un plan d’investissement pour une relance verte ». Plus de 180 personnalités européennes ont déclaré vouloir travailler sur les « plans d’investissement verts d’après-crise ». Cette tribune rassemble une dizaine de ministres, parmi lesquels Élisabeth Borne et les secrétaires d’État Brune Poirson et Emmanuelle Wargon pour la France. Dans la liste des signataires on dénote 79 eurodéputés, 37 chefs d’entreprise, une trentaine d’associations d’entreprises, 10 fédérations syndicales et plusieurs ONG.

Parmi les signataires
Laurent Berger, président de la Confédération européenne des syndicats ; Dacian Ciolos, président du groupe Renew au Parlement européen ; Iratxe Garcia Perez, présidente du groupe de l’Alliance progressiste des socialistes et démocrates au Parlement européen ; Ska Keller, coprésidente du groupe des Verts au Parlement européen ; Jean-Dominique Senard, PDG du groupe Renault ; Svenja Schulze, ministre fédérale allemande de l’environnement, de la protection de la nature et de la sécurité nucléaire ; Claire Waysand, directrice générale par intérim d’Engie ; Wendel Trio, directeur du Climate Action Network…

L’ONG WWF a également publié ses recommandations sur un plan de relance dédié au climat et à l’environnement. L’ONG cible notamment le soutien à l’efficacité énergétique des bâtiments, la production d’hydrogène vert, ainsi que les énergies renouvelables avec, en particulier, un développement de l’éolien terrestre et offshore.

Enfin, le directeur exécutif de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), Fatih Birol, et l’économiste Helen Mountford, vice-présidente du World Resources Institute, ont déclaré que « des mesures en faveur de la transition énergétiques sont primordiales et que les Gouvernements ne doivent pas uniquement se concentrer sur une relance économique, mais réaliser des investissements ciblés, notamment en faveur des énergies renouvelables. »

En France, la crise ne remet pas en cause la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique

Selon une enquête sur les fractures françaises réalisée en septembre 2019 pour Le Monde, la question de la protection de l’environnement figure en troisième position des sujets qui préoccupent les citoyens. Cette dernière est en progression de dix points en un an. Ainsi, comme le témoigne cette enquête et les discours des personnalités publiques de ces derniers temps, les décisions politiques et budgétaires doivent être orientées en faveur des préoccupations environnementales.
Lors de son audition le 10 avril par la commission des affaires économiques du Sénat, Elisabeth Borne a appelé les acteurs économiques et notamment le MEDEF à soutenir la transition écologique malgré la crise sanitaire car la crise climatique ne disparaîtra pas sous l’effet de la pandémie. Elle désire ainsi « maintenir le cap » de la transition énergétique.
Enfin, les éoliennes tournent actuellement à plein régime. Étant bénéficiaires d’un accès prioritaire au réseau de distribution d’électricité, ces installations ne sont pas affectées par la chute brutale de la demande, engendrée par les mesures de confinement. Aussi, elles ne sont également pas impactées par l’effondrement des prix du marché de l’électricité, passés sous les 20 euros par MW sur le marché spot, contre près de 40 euros avant la crise. Grâce à des mécanismes d’appels d’offres, ces installations bénéficient d’un prix de rachat de leur électricité garanti par l’État. Cela entraine une augmentation de la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique, comme l’indique RTE dans son analyse du 8 avril sur l’impact de la consommation et la production par rapport à la crise sanitaire.

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