Le Président de la CRE rappelle la nécessité de l’éolien dans le mix énergétique
Selon Jean-François Carenco, Président de la Commission de Régulation de l’Energie (CRE), la France a besoin des énergies renouvelables comme elle a besoin du nucléaire.
La Commission de Régulation de l’Energie (CRE), autorité administrative indépendante créée en mars 2000 qui veille au bon fonctionnement des marchés de l’électricité et du gaz en France, a participé à la construction du marché intérieur européen de l’énergie, elle met en œuvre certains dispositifs de soutien aux ENR, elle régule les réseaux de gaz et d’électricité et elle veille à la bonne information des consommateurs. Son président, Jean-François Carenco, s’est exprimé lors d’une interview donnée aux Échos au sujet de l’opposition qu’il qualifie de « mensongère » entre les énergies renouvelables et l’énergie nucléaire.
Il appelle notamment « à faire plus de place à l’éolien, qui reste cinq fois moins développé qu’en Allemagne ». Selon lui, un moratoire sur l’éolien terrestre à l’échelle nationale n’aurait aucun sens. Il rappelle qu’aujourd’hui la France a un mix électrique qui fonctionne avec 67 % d’énergie nucléaire, sachant que la production nucléaire est sensible au réchauffement climatique et pose des problèmes dans le stockage des déchets.
Dès lors, il assure qu’il ne sera pas possible de demeurer dans cette situation pendant plusieurs décennies. Ainsi, il insiste sur les avantages et la nécessité de disposer d’un réel mix énergétique, réellement diversifié. Il souligne que sur le plan économique, « les énergies renouvelables atteignent aussi le même niveau de prix que l’électricité nucléaire historique. On aurait tort de s’en priver ». Pour parvenir au mix énergétique, il considère que le premier levier est la maîtrise de la consommation énergétique, ainsi que la flexibilité des réseaux qui va s’accentuer avec les interconnexions et les dispositifs de stockage sur le continent européen. A cela s’ajoute la nécessité de développer « rapidement et massivement des énergies renouvelables ». Parmi les ENR, il choisit le solaire et l’éolien, qui sont plus accessibles. « La France a cinq fois mois d’éoliennes au kilomètre carré que l’Allemagne et 3,3 fois moins que le Danemark. Il y a encore de la place. Il faut que chacun fasse un effort ». Il insiste sur la possibilité de remettre à jour les parcs les plus anciens, les « repowerer », afin d’installer de nouvelles machines plus performantes, tout en bénéficiant de la situation géographique d’un parc d’ores-et-déjà implanté depuis une vingtaine d’années.