L’agriculture : vecteur de développement des énergies renouvelables
La production de l’énergie éolienne se réalise essentiellement sur les terres agricoles, s’agissant de 1341 ktep ce qui représente 83% de la production éolienne totale. Les terres agricoles sont souvent les espaces les plus propices à l’accueil des parcs éoliens grâce à la topographie et l’accessibilité du terrain. L’installation des parcs éoliens sur les terres agricoles représente une source de revenu pour les agriculteurs et les propriétaires sachant que l’utilisation du sol reste faible et les risques aussi. Malgré le frein représenté par les réticences liées à l’acceptabilité locale, les modèles d’affaires en financement participatif ou citoyen permettent une concertation renforcée et des solutions mieux adaptées aux réalités du terrain. Selon les parlementaires de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST), l’agriculture doit contribuer au développement des énergies renouvelables. A ce titre, le député Jean-Luc Fugit (LREM – Rhône) et le sénateur Roland Courteau (SOC – Aude) ont publié un rapport intitulé « L’Agriculture à la croisée des enjeux climatiques et énergétiques ».
Les parlementaires appellent à soutenir la recherche dans la production d’énergie dans le secteur agricole, encourager le financement des démarches innovantes et inciter les agriculteurs à produire de l’énergie soit pour l’autoconsommation soit pour la vente. Connaissant les objectifs de la Programmation pluriannuelle de l’énergie, publiés en mars 2020, la production de l’énergie renouvelable devra s’accélérer pour atteindre l’objectif de neutralité carbone en 2050.
Concernant la production de l’énergie éolienne dans les exploitations agricoles, deux enjeux principaux sont à prendre en compte : le stockage de l’énergie et le besoin de recherche et de formation. Les parlementaires soulèvent la question du stockage de l’énergie éolienne produite, proposant une corrélation « à diverses techniques de stockage telles que les stations de transfert d’énergie par pompage (STEP), les batteries et surtout l’hydrogène ». Ensuite, l’OPECST indique que de récentes innovations montrent l’intérêt croissant des couplages, notamment de l’éolien et du solaire. Néanmoins, il pointe le besoin de recherche autour des ENR, afin d’utiliser des nouvelles technologiques, telles que l’intelligence artificielle, permettant d’augmenter le rendement de chacune de ces sources d’énergie.
A l’issue de son rapport, l’Office propose d’engager une réflexion sur le soutien aux éoliennes terrestres, relever le défi du stockage de l’énergie et veiller au respect de la règle remise en état des terres à la suite des opérations de démontage des éoliennes.