L’agriculture : vecteur de développement des énergies renouvelables

1 septembre 2020

La production de l’énergie éolienne se réalise essentiellement sur les terres agricoles, s’agissant de 1341 ktep ce qui représente 83% de la production éolienne totale. Les terres agricoles sont souvent les espaces les plus propices à l’accueil des parcs éoliens grâce à la topographie et l’accessibilité du terrain. L’installation des parcs éoliens sur les terres agricoles représente une source de revenu pour les agriculteurs et les propriétaires sachant que l’utilisation du sol reste faible et les risques aussi. Malgré le frein représenté par les réticences liées à l’acceptabilité locale, les modèles d’affaires en financement participatif ou citoyen permettent une concertation renforcée et des solutions mieux adaptées aux réalités du terrain. Selon les parlementaires de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST), l’agriculture doit contribuer au développement des énergies renouvelables. A ce titre, le député Jean-Luc Fugit (LREM – Rhône) et le sénateur Roland Courteau (SOC – Aude) ont publié un rapport intitulé « L’Agriculture à la croisée des enjeux climatiques et énergétiques ».

Les parlementaires appellent à soutenir la recherche dans la production d’énergie dans le secteur agricole, encourager le financement des démarches innovantes et inciter les agriculteurs à produire de l’énergie soit pour l’autoconsommation soit pour la vente. Connaissant les objectifs de la Programmation pluriannuelle de l’énergie, publiés en mars 2020, la production de l’énergie renouvelable devra s’accélérer pour atteindre l’objectif de neutralité carbone en 2050.

Concernant la production de l’énergie éolienne dans les exploitations agricoles, deux enjeux principaux sont à prendre en compte : le stockage de l’énergie et le besoin de recherche et de formation. Les parlementaires soulèvent la question du stockage de l’énergie éolienne produite, proposant une corrélation « à diverses techniques de stockage telles que les stations de transfert d’énergie par pompage (STEP), les batteries et surtout l’hydrogène ». Ensuite, l’OPECST indique que de récentes innovations montrent l’intérêt croissant des couplages, notamment de l’éolien et du solaire. Néanmoins, il pointe le besoin de recherche autour des ENR, afin d’utiliser des nouvelles technologiques, telles que l’intelligence artificielle, permettant d’augmenter le rendement de chacune de ces sources d’énergie.

A l’issue de son rapport, l’Office propose d’engager une réflexion sur le soutien aux éoliennes terrestres, relever le défi du stockage de l’énergie et veiller au respect de la règle remise en état des terres à la suite des opérations de démontage des éoliennes.

Le démontage des installations éoliennes, strictement encadré par la loi

En France, de nombreuses règles et procédures encadrent le démontage d’installations éoliennes. L’opération de démontage des installations éoliennes est strictement encadrée par la loi et comprend l’ensemble du processus de recyclage des installations, à la charge de l’exploitant.
– Le démontage des installations de production d’électricité, des postes de livraison ainsi que les câbles dans un rayon de dix mètres autour des éoliennes et des postes de livraison doit être effectué.
– Les fondations doivent être excavées dans leur totalité « jusqu’à la base de leur semelle, à l’exception des éventuels pieux » et remplacées par des terres de caractéristiques comparables aux terres en place à proximité de l’installation.
– Le décaissement des aires de grutage et des chemins d’accès doit être comblé par des terres de caractéristiques comparables aux terres à proximité de l’installation
– « Les déchets de démolition et de démantèlement sont réutilisés, recyclés, valorisés, ou, à défaut, éliminés dans les filières dûment autorisées à cet effet ». C’est au minimum 90 % de la masse totale des éoliennes qui devront être démantelés, fondations incluses.
Les éoliennes sont des installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE), ce qui nécessite que la question du démontage soit totalement anticipée en prenant en compte l’avis du maire de la commune d’implantation et du propriétaire du terrain. En cas de défaillance de l’exploitant, ce qui n’est jamais arrivé en France, les opérations de remise en l’état du site sont assurées par des garanties financières préalables à la mise en activité d’une installation.
Les modalités de constitution sont définies dans le code de l’environnement, et imposent à l’exploitant de présenter un engagement écrit d’un établissement de crédit, entreprise d’assurance ou société de caution mutuelle, ou d’effectuer une consignation auprès de la Caisse des Dépôts et consignations.
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