La sécurité dans les éoliennes : les pompiers prêts
Les pompiers spécialisés du GRIMP évacuent un technicien pris de malaise en haut d’une éolienne de 80m.<br>Rassurez-vous, il ne s’agit pour l’instant que d’un exercice.
Une vingtaine de pompiers du GRIMP 27 se sont donnés rendez-vous le 30 juin dernier aux pieds de la turbine n° 2 du parc de Quitteboeuf en Normandie. Entre sérieux, concentration et plaisanteries, la matinée est dédiée à l’appréhension de l’ascension de la machine. Après une courte explication des composants au pieds de la turbine, tour à tour chacun s’élance à l’ascension de la turbine. Les meilleurs mettront un peu plus de 4 minutes pour arriver en haut (sic !). Une fois au sommet, un technicien leur fait « visiter » la nacelle et chacun peut découvrir à quoi ressemble les composants d’une turbine. L’exercice a également pour but pour les pompiers de se rendre compte de l’espace disponible dans la nacelle et également d’avoir conscience des risques encourus. La descente sera moins sportive mais plus périlleuse (ou amusante pour certains !) : chacun empruntera la trappe située au fond de la nacelle, pour une descente en cordée.
Embarquement immédiat pour un sauvetage en altitude
C’est après une pause déjeuner sous la pluie que les exercices de simulation commenceront. Un technicien a été victime d’un malaise et est inconscient à 80m du sol. Le GRIMP s’organise. Briefing de la brigade, schéma d’intervention, assignation des postes et responsabilités. En une dizaine de minutes, chacun sait ce qu’il doit faire. Trois pompiers et le médecin sont désignés pour monter dans la nacelle, pendant que les équipes au sol devront assurer la descente et la réception du brancard. Après une quinzaine de minutes de préparation du matériel et des équipes, les quatre sapeurs entament l’ascension. Et c’est encore une fois très rapidement qu’ils arrivent en haut et peuvent porter les premiers secours à la victime. Pour cette fois-ci rien de grave, il s’agira d’un simple malaise mais la victime devra être descendue par brancard à travers la trappe. Expérience impressionnante.
La victime est enfin réceptionnée à terre et pourra être emmenée vers l’hôpital le plus proche. Il aura fallu au total 45 minutes aux pompiers pour descendre notre victime, temps relativement court grâce à leur entrainement régulier et connaissance de la turbine. Ici en vidéo le Grimp 80 en action.
Les risques liés à l’activité éolienne anticipés :
Avec le développement de l’énergie éolienne, il est nécessaire que chacun des groupes d’intervention soient entraînés et conscient des risques pouvant survenir dans une turbine. En France, l’arrêté du 26 août 2011 relatifs aux établissements ICPE ainsi que la bonne conduite, impose aux exploitants de parcs éoliens de « connaître les procédures à suivre en cas d’urgence et de procéder à des exercices d’entraînement, le cas échéant, en lien avec les services de secours. ». Les exploitants sont également tenus de prouver aux inspecteurs ICPE qu’ils ont bien pris contact avec les centres de secours les plus proches afin de leur proposer ce type d’entraînement. France Énergie Éolienne, le porte parole de l’éolien en France recommande également à ses adhérents de procéder annuellement à des entraînements avec les centres de secours concernés et co-organise un séminaire sur la sécurité dans les éoliennes chaque année.
Le GRIMP, section d’élite dédié aux sauvetages en Milieux Périlleux
Crée dans les années 50, le Groupe de Reconnaissance et d’Intervention en Milieux Périlleux (Grimp) est une unité spécialisée des sapeurs-pompiers dans la reconnaissance et le sauvetage en milieu extrême souvent à haute altitude et dangereux. Composée de pompiers expérimentés, les brigades comptent dans leurs rangs un infirmier et un médecin. Tous sont en postes dans des casernes différentes et sont de permanence GRIMP à tour de rôle.
En 2015 on comptait 2 917 secouristes GRIMP et l’on estime à 5 656 leur nombre d’intervention cette dernière année.
Alison Aguilé pour FEE