La Commission européenne souhaite multiplier par 25 l’éolien offshore d’ici à 2050
C’est finalement le 19 novembre que la Commission européenne a présenté sa stratégie pour l’éolien offshore et l’énergie marine. L’objectif est « d’atteindre une capacité de 60 GW d’éoliennes offshore et de 1 à 3 GW d’énergie marine d’ici 2030 », puis respectivement de 300 et 60 GW en 2050. Actuellement l’Union européenne dispose de 12 GW de capacité éolienne offshore et de 13 MW issus des vagues et marées. Le rythme d’installation actuel et prévu (+ 3 GW par an) « ne permettrait d’atteindre que 90 GW en 2050 ». L’investissement nécessaire d’ici à 2050 est ainsi estimé à 789 milliards d’euros : deux tiers pour les infrastructures de réseau et un tiers pour la production en mer. « Il est possible d’atteindre un coût de l’électricité éolien offshore d’environ 50 €/MWh en 2030. »
Afin d’atteindre ses objectifs, la Commission souhaite créer un cadre pour l’établissement d’engagements nationaux sur les renouvelables offshore en 2050. Il devrait intégrer la planification du réseau au règlement RTE-E et modifier les codes de réseaux en 2021. Les projets hybrides combinant transport transfrontalier et production offshore « constitueront une étape intermédiaire entre les projets nationaux à petite échelle et un réseau entièrement maillé ». Dans un document annexe, la Commission expose les modifications nécessaires du marché de l’électricité, permettant aux projets hybrides « de monter en puissance », notamment via la création de zones d’appel d’offres offshore.
Enfin, la Commission annonce « un programme d’investissement en 2025 pour dix projets d’énergie marine », au travers de fonds publics et privés.
Les États-membres réagissent et proposent un forum dédié à l’offshore
En réponse à cette stratégie, le Conseil de l’Union européenne, actuellement présidé par l’Allemagne, a rendu ses conclusions sur les renouvelables offshore. Les États insistent sur la nécessité d’adapter le marché de l’électricité à des projets offshore communs et hybrides (combinant production et transport), notamment pour prendre en compte la répartition des coûts, les régimes d’aide ou la sécurité d’approvisionnement. Ils souhaitent pour cela une étude d’impact spécifique aux projets hybrides, suivie d’une proposition de « solutions à long terme » par l’exécutif. La création de zones d’appel d’offres offshore n’est pas directement envisagée. Enfin, les États-membres proposent de créer un « forum sur les renouvelables offshore » réunissant l’ensemble des 27, les autorités de régulation et les parties prenantes pour « favoriser la coopération régionale ».