Développement de l’éolien en mer : un an après, toujours en phase de démarrage

4 mars 2021

Le Président de la République s’est engagé à développer 2,4 GW d’énergie produite à partir d’éolienne en mer pour 2023 et au moins 5 GW en 2028. Un an après la publication de la Programmation pluriannuelle de l’énergie, aucun parc n’a encore été mis en service. Pour atteindre l’objectif de 40 % d’électricité renouvelable à l’horizon 2030 et la neutralité carbone en 2050, France Énergie Éolienne appelle le Gouvernement à accentuer ses efforts et à respecter le calendrier.

Suite à la publication de la dernière Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), le Gouvernement a engagé un développement sans précédent de l’éolien en mer que France Energie Eolienne avait d’ailleurs salué. L’énergie produite à partir de l’éolien en mer devrait ainsi atteindre une capacité installée de 2,4 GW en 2023 et entre 5,2 et 6,2 GW en 2028. La filière et ses acteurs étaient et sont encore fiers du chemin parcouru depuis 25 ans, qui place désormais l’éolien comme pilier de la transition énergétique grâce à sa pertinence, sa compétitivité et sa capacité d’innovation. Cet ajustement à la hausse avait en effet en partie été provoqué par les fortes baisses de coûts observées dans la filière, permettant le développement de capacités importantes avec des soutiens publics réduits par rapport aux projets antérieurs.

Au total, huit parcs d’éolien posés – Saint-Nazaire, Fécamp, île d’Yeu-Noirmoutier (Vendée), Saint-Brieuc, Courseulles-sur-Mer (Calvados), Dieppe-Le Tréport et Dunkerque (Nord) – doivent être mis en service entre 2022 et 2027. Quatre fermes pilotes d’éolien flottant doivent également commencer à fonctionner à partir de 2023. Le Président de la République, Emmanuel Macron, s’est d’ailleurs engagé lors des Assises de la mer de 2019 à attribuer « chaque année, 1 gigawatt de puissance supplémentaire, soit l’équivalent d’un à deux parcs éoliens chaque année ».

C’est donc avec une grande déception que la filière éolienne constate aujourd’hui que le calendrier de développement de l’éolien en mer en France est déjà en train de fortement glisser, ce qui accentue le retard de notre pays en la matière.

Avec la déception vient l’inquiétude car ces retards envoient un mauvais signal à toute la filière et aux territoires qui se sont fortement engagés et mobilisés pour cette opportunité à la fois économique, sociale et environnementale (énergie renouvelable, réindustrialisation, création d’emplois, etc.). La filière est mature et compétitive. Il est maintenant question de maintenir le cap fixé par la PPE et son calendrier.
Jugé « époustouflant » par l’Agence internationale de l’énergie (AIE), le potentiel de l’éolien en mer ne semble pas suffisamment pris en compte par les pouvoirs publics. Notre pays, disposant du second gisement d’éolien en mer en Europe – avec 3 500 km de côtes en métropole – devrait tirer pleinement profit de son formidable potentiel marin.

Dès lors, la poursuite de la simplification des procédures couplée à une meilleure concertation avec l’ensemble des parties prenantes (usagés de la mer, riverains, élus locaux, collectivités, etc.) est indispensable.

Pour que la France puisse devenir leader dans le domaine et réussir à tenir ses engagements pour faire face à l’urgence climatique, la France n’a plus le luxe de perdre du temps !

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